Mme Borne, la Première Ministre, a suscité un grand enthousiasme lors de son discours à Angers le 1er juin 2023 en annonçant des chiffres prometteurs : le gouvernement a l'intention de créer « 100 000 places d'accueil supplémentaires d'ici 2027, et 200 000 places supplémentaires d'ici 2030 ».
Cette annonce avait déjà été faite par Olivier Véran lors de son apparition sur France 2 le 12 avril 2023. Madame Aurore Bergé, récemment nommée Ministre des Solidarités et des Familles, a confirmé cet objectif dans une interview accordée à Ouest France le 25 juillet 2023. Elle a déclaré : « Mon objectif est de renforcer le service public de la petite enfance en ajoutant 200 000 places de crèches d'ici 2030 ».
Pour soutenir cette initiative, un investissement de 5 milliards d'euros supplémentaires sera alloué à la petite enfance, tel que mentionné dans le discours de Mme Borne. Tous les trois sont en accord, en parlant de places « en plus » ou de places «supplémentaires». Cependant, il est important de noter que cela peut être trompeur !
⚠️ Mais Attention ! ⚠️ Les chiffres annoncés ne tiennent pas compte de la réalité : la disparition attendue de plus de 300.000 places chez les assistantes maternelles, comme le révèle le rapport de l'IGAS en mars 2023.
Madame Borne avait certes évoqué ce problème dans son discours en mentionnant que 120.000 assistantes maternelles prendront leur retraite d'ici 2030. Cependant, cette vague de départs entraînera la suppression de 300.000 places, voire davantage.
En conséquence, pour réellement créer 200.000 places additionnelles, il ne suffit pas de créer simplement 200.000 nouvelles places. Il faudrait en réalité en créer 500 000 pour compenser les pertes prévues. Une telle entreprise semble pratiquement irréalisable !
🔍 En prenant en compte ces éléments, le nombre de places d'accueil prévu pour 2030, si l'État réussit à mettre en œuvre son plan de création de places (ce qui n'est pas garanti), serait de seulement 1 112 350.
🔴 Une Situation Déconcertante 🔴
La réalité est en net contraste avec les annonces enthousiastes. Malgré les déclarations fortes de Mme Borne dans son discours du 30 juin : « Promouvoir activement une politique en faveur de la petite enfance, c'est œuvrer pour offrir à chacun l'accès à l'emploi. Sans des options d'accueil satisfaisantes, l'idée d'une société en plein emploi reste illusoire », le compte n'y est pas.
D'après Jean Christophe Combes, le précédent ministre de la Solidarité et des Familles, lors d'une entrevue sur Public Sénat le 27 juin 2023 indique qu'environ 150 000 des femmes, sont contraints de renoncer à un emploi en raison du manque de prise en charge pour leurs jeunes enfants et que cette situation soulève des interrogations quant à l'équité entre les sexes. Il s'agit de la première demande émanant des familles.
Voir la vidéo :
Ce point de vue est également affirmé dans le dossier de presse de Matignon daté du 01/06/2023 (Cliquez-ici pour voir le dossier de presse) :
✅ Il est impératif de développer un nombre suffisant de places d'accueil afin de proposer des solutions adaptées à chaque famille, spécifiquement aux 150 000 parents, la plupart étant des mères, qui se voient contraints de ne pas travailler ou de reprendre un emploi par manque de solutions répondant à leurs besoins et à leurs moyens.
🚦 Cependant, un paradoxe émerge : tandis que le nombre de mères au foyer, actuellement à 150 000, devrait grimper à 250 000, l'annonce d'un investissement de 5 milliards supplémentaires pour la petite enfance s'accompagne de la suppression de 100 000 places d'accueil !
❓ Interrogations et Incohérences ❓
Cette situation appelle des réflexions profondes. Les chiffres et les intentions ne semblent pas alignés, et l'écart entre les annonces et les résultats prévus suscite des doutes légitimes. 🤨
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