Savoir définir ses priorités... tout le monde a des contraintes et des besoins particuliers et trouver le juste équilibre entre vie privée et vie professionnelle est loin d'être une évidence.
Souvent, nous pensons qu'il est normal de consacrer de longues heures à notre travail pour réussir professionnellement. Mais quels sont les impacts sur la vie personnelle ? Qu'est-ce qui en pâti ? Quels sacrifices ?
Personnellement, j'ai choisi ma famille avant mon travail. Alors oui je sais que ce n'est pas forcément évident, mais parfois on a le choix. Cela m'a valu de passer à côté d'une promotion mais celle-ci aurait signifié rentrer plus tard... voir moins ma fille.
Lorsque j'étais enceinte de ma 2ème, à 8 mois, mon médecin me disait de ralentir, qu'il était prêt à m'arrêter dès que je lui voulais. Mais non, ce n'était pas ma mentalité, j'évoluais dans un monde d'hommes (service informatique) et j'étais la seule femme. J'avais l'impression de devoir toujours faire mes preuves. Comme j'étais la seule femme, j'étais forcément "là" parce que j'avais accordé mes "faveurs", impossible que ce soit par mes compétences. Par contre, la cellule de micro-formations en bureautique que j'ai monté bizarrement personne pour m'aider.
Un matin, mon bébé m'a fait comprendre par des contractions qu'il fallait que je ralentisse. J'avais une ou deux contractions... j'ai volontairement râté mon bus. Je repensais aux mots de mon médecin, j'ai opté pour ralentir le pas. J'ai culpabilisé ! Repensant aux "remarques" régulières (sexistes), devoir prouver que je mérite ma place dans le service mais j'ai choisi mon bébé et j'ai prévenu mon employeur.
A l'arrivée, aucune inquiétude sur ma santé par contre j'ai eu le droit à :
"J'espère que tu vas rattraper tes 15 min de retard !"
Là, ça a été la goutte d'eau. J'ai tracé à mon bureau, j'ai récupéré mes affaires et je suis partie sans dire au revoir à personne. Simplement un "je ne me sens pas bien". Et ils ne m'ont jamais revu. J'ai accepté l'arrêt de mon médecin, et comme toutes les remarques remontaient... cela m'a conforté dans l'idée de prendre un congé maternité de 3 ans !
Alors que j'adorais mon métier... mais pas les hommes avec qui je travaillais.
Notre société accepte difficilement l'idée qu'une femme puisse être capable à la fois être mère et prendre des responsabilités (j'ai eu 3 enfants... imaginez !).
Pourtant, quand j'y repense, je remercie mon responsable. Grâce à lui j'ai pris conscience non seulement de mes priorités mais de mes compétences, que je méritais mieux que "ça". Cela a été le déclic pour mon projet professionnel.
J'ai assumé devenir assistante maternelle -métier réservé bien entendu aux femmes qui savent rien faire d'autres- pour accompagner mes enfants qui ont toutes les trois été très malades et j'ai pris le temps de réfléchir et mettre en place mon projet.
Aujourd'hui, je suis responsable de mon organisme de formation, j'aménage mon temps pour rester disponible pour mes enfants et je n'ai pas le sentiment que mon travail en pâtisse, au contraire ! Je me ressource auprès de ma famille.
Les prises de conscience sont souvent liées un événement majeur de la vie comme la naissance d’un enfant ou la mort d’un être cher. Mais à tout moment il est possible de marquer une pause pour commencer à repenser ses priorités.
Lorsque l'on prend le temps de se poser, on peut évaluer l’impact de notre "situation" sur nos émotions : est-ce que je me sens motivé, comblé, satisfait ? Ou est-ce que je me sens en colère, rancunier, triste ?
Avoir conscience de son état émotionnel est essentiel pour déterminer les changements que l’on souhaite mettre en œuvre dans sa vie professionnelle et dans sa vie privée.
Posez-vous ces questions : qu’est-ce que je suis prêt à sacrifier, et pour combien de temps ? Si j’ai privilégié le travail au détriment de la famille, par exemple, qu’est ce qui me pousse à adopter ce point de vue ? Est-ce vraiment nécessaire ? Est-ce inéluctable ? Qu’est-ce que je regrette déjà et que vais-je regretter si je continue sur ma lancée ?
Avant de tout bousculer, réfléchissez d’abord aux aspects de votre travail et de votre vie qui pourraient être différents, afin d’être plus en adéquation avec vos priorités et pour mieux les penser, il est essentiel de se reconnecter à ses émotions.
Et vous ? Quelles sont vos priorités ?
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