« La confiance en soi, dans la vie, ne se décide pas, elle nous est donnée par les autres,
d’abord par les parents puis par l’entourage ». Catherine Guegen
C’est généralement vers l’âge de 18 mois, que l’enfant entre dans la période du « NON ! ». Il va l’exprimer par la gestuelle en se reculant, en repoussant… parfois en le disant. Mais pourquoi ce « non » systématique ?
1/ L’enfant commence à se percevoir comme un individu à part entière. Il veut montrer qu’il existe, qu’il est là… et il entend à nous le faire savoir !
2/ Il a compris que ce qu’il veut est parfois différent de ce que ses parents attendent. Il prend conscience de son « moi ». Le « non » devient alors une manière d’affirmer son autonomie.
3/ Il a besoin de tester ses limites.
D’ailleurs, il est intéressant de constater qu’en dehors de son milieu familial proche (à la crèche, chez l’assistante maternelle, chez papy/mamie…), l'enfant n’exprime pas de la même manière cette négation. Il va toujours s’opposer à la décision des adultes, mais pas de manière aussi nette que lorsqu’il est dans sa maison.
Les parents sont souvent désorientés. Ils ne comprennent pas ce comportement : « Pourquoi Jules mange ses légumes chez son assistante maternelle, mais quand il est chez eux l’assiette va voler dans les airs ? ».
C’est la crise de l’opposition (souvent à son paroxysme à l’approche des 2 ans). Les grands-parents sont alors souvent là pour rappeler « au même âge tu étais pareil ! ».
Les différentes étapes de l’émotion
Elle est structurée en 3 parties :
1. La charge : ça monte, doucement mais sûrement. On ressent les conséquences physiques de cette émotion (frissons, le cœur s’accélère, gorge sèche…)
2. La tension : elle a besoin de s’exprimer. Elle va se traduire au travers d’une parole, d’un geste…
3. La décharge : c’est le moment « hors de contrôle ». C’est lorsque l’enfant pleur, crie, tape, se roule par terre…
Alors comment gérer ces crises ?
1/ Se mettre à sa hauteur.
Vous devez être calme, tout en restant ferme. Crier ne sert à rien. Vous vous mettez face à lui, à sa hauteur, yeux dans les yeux. L’accueillir par votre attitude non verbale est souvent plus important que tous les mots que vous pourrez dire.
2/ Accueillir l’émotion de l’enfant en y posant un signe.
Il est essentiel d’être dans une écoute empathique : être capable de comprendre ce que sous-entend l’enfant par son attitude et son comportement. C’est respecter les émotions de l’enfant.
Par exemple : « Je vois que tu es en colère » (colère sera signé).
3/ Etre en cohérence avec les limites que l’on donne à l’enfant.
Les parents doivent être préalablement en accord et ne pas être en contradiction. L’enfant a besoin de repères, il est rassurant pour lui de savoir qu’il évolue et grandit dans un cadre stable.
4/ Mettre des mots sur le vécu : rappeler les faits.
Par exemple : « Tu n’as pas envie de venir car tu veux jouer, je comprends » (vouloir sera signé).
5/ Lui expliquer calmement ce que vous attendez de lui et pourquoi.
Par exemple, l’enfant doit aller se laver : « Tu as bien joué dehors, tu t’es bien amusé c’est bien. Mais tu es tout sale maintenant, regarde les tâches. Tu vas aller te laver. Tu sentiras bon et tu vas être tout beau en pyjama ». (jouer, regarder, laver et beau seront signés).
6/ Rappeler à l’enfant que vous l’aimez et que vous êtes fier de lui !!!
(On signera : aimer).
Pour prendre confiance en lui, l’enfant a besoin qu’on l’autorise à être lui-même (pouvoir expérimenter et que l’on puisse entendre qu’il a des envies différentes) dans un cadre à la fois bienveillant et sécurisant.
Les signes peuvent être une aide précieuse pour communiquer durant cette période d’opposition qui dure parfois jusqu’à 3 ans. Alors n’hésitez plus à signer !
Auteur : Christelle BOULAY
Responsable et formatrice de Nos mains ont la parole.
Sources :
« Au coeur des émotions de l’enfant » Isabelle Filliozat (éditions Poche Marabout),
« La communication non-violente au quotidien » Marshall Rosenberg,
« Vivre heureux avec son enfant » Catherine Guegen.
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